Cité médiévale de Dubrovnik, Dalmatie, Croatie (42°39' N – 18°04' E). La liberté ne se vend pas, même pour tout l’or du monde : la devise trône à l’entrée de Dubrovnik, cité de la côte dalmate fondée au VIIe siècle. La « perle de l’Adriatique », redoutable rivale maritime de Venise jusqu’au XVIIIe siècle, sut toujours garder son autonomie jusqu’à l’invasion de Napoléon en 1808. Qualifiée de « paradis sur terre » par le dramaturge irlandais Bernard Shaw, cette citadelle conservait derrière d’impressionnants remparts ses églises, monastères et palais de styles gothique, Renaissance et baroque. À l’automne 1991, plus de 2 000 projectiles vinrent s’abattre sur ces merveilles architecturales, touchant 563 des 824 bâtiments existants. Ces bombardements, perpétrés par l’armée serbe de Milosevic en réponse à la déclaration de souveraineté de la Croatie, poussèrent alors l’Unesco à classer la cité sur la Liste du patrimoine mondial en péril. En 1998, le travail acharné d’architectes, de sculpteurs et de restaurateurs avait sauvé ce patrimoine unique. Mais les six mois de conflit en territoire croate auront coûté 13 000 vies humaines, fait 40 000 blessés et des centaines de milliers de « déplacés ».