Bateau échoué, mer d'Aral, région d'Aralsk, Kazakhstan (46°39' N – 61°11' E). Lorsque la mer d’Aral, partagée entre le Kazakhstan et l’Ouzbékistan, était encore le quatrième plus grand lac endoréique (ou mer intérieure) du globe, sa superficie atteignait 66 500 km2 et 40 000 personnes y vivaient de la pêche. Après la construction, dans les années 1960, de barrages alimentant un vaste réseau d’irrigation destiné à la monoculture du coton de la région, le débit des fleuves Amou-Daria et Syr-Daria, qui alimentent cette mer, a diminué de manière inquiétante; la mer d’Aral a désormais perdu 75 % de sa superficie, et 90% de son volume en eau, et ses côtes ont reculé de 60 à 80 km, abandonnant sur place les carcasses des chalutiers qui pêchaient autrefois dans ses eaux. Conséquence directe de cet assèchement, la salinité n’a cessé d’augmenter au cours des trente dernières années, pour atteindre aujourd’hui 30 g/l, soit trois fois la concentration originelle en sel, entraînant la disparition de plus d’une vingtaine d’espèces de poissons. Les poussières salées, portées par les vents de sables, contribuent à la désertification en brûlant toute végétation sur plusieurs centaines de kilomètres alentour. Le climat de cette région a été modifié: les hivers sont devenus plus froids et les étés plus chauds. Depuis 2005, la construction d’une digue de 13 kilomètres a permis de retenir les eaux du Syr-Daria et de reconstituer une petite mer d’Aral dans la partie nord du bassin de l’ancienne mer. Grâce à la baisse de la salinité, plusieurs espèces de poissons qui avaient disparu sont de retour, et un peu de pêche est à nouveau possible.