Caravanes de dromadaires près de Fachi, désert du Ténéré, Niger (18°14’ N – 11°40’ E). Depuis des décennies, les Touaregs parcourent avec leurs caravanes les 610 km qui séparent la ville d’Agadès des salines de Bilma, pratiquant le commerce traditionnel du sel. Les dromadaires circulent en convoi au rythme de 40 km par jour, malgré des températures atteignant 46 °C à l’ombre et des charges de près de 100 kg par animal. Sur la piste des « taghlamt »(qui signifie « caravanes de sel » en langue tamacheq, celle des Touareg), Fachi, seule localité importante, constitue une halte indispensable. Les caravanes, qui comptaient autrefois jusqu’à 20 000 bêtes, ne dépassent guère aujourd’hui la centaine d’animaux : elles sont peu à peu supplantées par le camion. La diminution des caravanes et de l’élevage des dromadaires, les sécheresses des années 1970 et 1980, qui ont considérablement réduit le cheptel, et les conflits des années 1990 annoncent la sédentarisation progressive des peuples touaregs. Pour maintenir les échanges commerciaux, des efforts sont faits pour aider les caravaniers et leur familles (scolarisation des enfants, construction de magasins de stockage… mais aussi transports en camion). Les réserves de l’Aïr et du Ténéré – ensemble exceptionnel de paysages, d’espèces végétales (plus de 350 espèces de plantes supérieures) et d’animaux sauvages (au moins 40 espèces de mammifères) – où ils vivent en majorité sont sérieusement menacées par le braconnage et la surexploitation.